L'hyperactivité chez le chien
L’hyperactivité chez le chien se caractérise par un chien pas seulement très actif, mais bien par un ensemble de symptômes qui font que ces chiens sont souvent un peu plus exubérants au quotidien. Il y a une grande différence entre un chien ayant un taux d’activité élevé et ayant une bonne endurance à l’exercice (ex : un Husky !) et un chien souffrant d’hyperactivité.
Il est aussi prouvé que l’hyperactivité chez le chien a une tendance génétique et peut être plus fréquente chez certaines races ou lignées. C’est pourquoi il est important de bien choisir son éleveur ou de bien se renseigner sur les comportements du chien que vous désirez adopter en refuge. De plus, l’âge de sevrage ainsi que la socialisation faite dans les premières semaines de vie peuvent également avoir une bonne incidence sur le comportement équilibré de votre chien. Un chiot devrait rester avec sa mère jusqu’à l’âge de 8 semaines et grandir dans un milieu familial où il ne sera pas isolé des humains et des autres animaux.
Voici des symptômes fréquemment observés chez le chien hyperactif (certains les auront tous alors que pour d’autres, ce sera quelques-uns de la liste seulement) :
- Bouge beaucoup, difficulté à tenir en place, doit toujours avoir quelque chose dans la gueule ou à faire !
- Réagit au moindre petit stimuli dans son environnement, gère mal le stress et le va-et-vient autour de lui (aboiements, excitation ++, poursuite)
- Mange ultra rapidement, se gave d’eau, peut souffrir de troubles digestifs, difficulté à prendre du poids.
- Dort très peu et peu profondément.
- Difficulté à se concentrer et à se relaxer, apprentissages plus difficiles.
- Peut avoir moins de tolérance aux manipulations et frustrer plus rapidement face à la contrainte (se débat, mises en gueule)
- Demandes d’attention souvent très intense (saute beaucoup, mises en gueule, aboiements)
- Peut avoir de la difficulté à inhiber sa morsure lors des jeux (humains et autres animaux)
- Peut avoir développer de l’anxiété par manque d’exercice et de stimulations, s’ennuie très facilement.
Un suivi avec un intervenant canin à domicile est conseillé afin d’enseigner au chien différents exercices et établir un bon plan de travail. Il est primordial de choisir un spécialise comprenant bien la psychologie canine et utilisant uniquement des techniques de renforcement positif. Punir un chien hyperactif ne fera qu’ajouter du stress et de la frustration. Avoir un chien anxieux/agressif en plus d’être hyperactif n’est absolument pas souhaitable…d’où l’importance d’utiliser des techniques douces et positives. Le port d’un collier étrangleur ou électrique sera donc à proscrire.
Dans certains cas plus sévères et où le chien serait plus dysfonctionnel au quotidien, une médication recommandée par le vétérinaire peut grandement aider le chien à se relaxer et à être plus attentif aux nouveaux apprentissages. La médication agira sur le cerveau de l’animal pour l’aider à produire davantage d’hormones calmantes. Votre vétérinaire vous aidera à trouver le dosage idéal, que ce soit à court, moyen ou long terme. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de mal à aider votre compagnon à être mieux dans sa peau…surtout si la médication peut également vous donner un peu de répit ! Il est cependant important de continuer le travail avec un intervenant canin à domicile afin de continuer d’enseigner des techniques de relaxation au chien.
Voici quelques recommandations de base pour la vie avec un chien hyperactif (un intervenant canin pourra vous aider à voir un plan de travail précis et détaillé) :
- Famille assez présente et ayant beaucoup de temps à consacrer à l’animal. Idéalement avoir une cour clôturée pour permettre au chien de se dépenser plus.
- Exercice quotidien variés (plusieurs heures par jour), inscrire l’animal dans une discipline sportive est l’idéal (agilité, flyball, freestyle, cani-cross, etc.)
- Travailler également le mental de l’animal par des jeux éducatifs et des entrainements au clicker (très facile à comprendre pour un chien allumé !) Des cours au clicker plus avancés sont offerts par la plupart des intervenants canins utilisant les techniques de renforcement positif.
- Utiliser ses portions de nourriture pour le stimuler (kong, croquettes à fouiller dans un carré de sable ou sur le terrain, récompenses pour l’obéissance, etc.)
- Apprendre au chien l’auto-contrôle lors du jeu (lâcher le jouet sur commande avec un échange, ne pas sauter sur l’humain ni mordre les mains ou les bras)
- Apprendre au chien le « svp. » (S’asseoir et patienter pour obtenir ce qu’il désire)
- Utiliser un harnais de corps ou un licou de promenade selon le chien pour avoir un meilleur contrôle pendant la promenade et aider le chien à être plus détendu.
- Travailler le retour au calme en présence de stimuli (dans la maison, dehors, lors des promenades). Enseigner le « Fix » (contact visuel) pour avoir plus facilement l’attention du chien.
- Ne pas répondre à toutes les demandes d’attention du chien…surtout si elles ne sont pas polies. Inciter le chien à s’occuper seul (os, Kong, etc.)
- Instaurer la cage de manière très positive pour l’habituer à rester seul sans faire de dégât et le rassurer.
- Travailler la tolérance à la contrainte et aux manipulations avec des récompenses et des sessions très courtes. Des séances de « T-Touch » (points de relaxation pour chien) peuvent également être très bénéfiques pour apprendre au chien à mieux apprécier les manipulations et l’aider à se détendre.
Dans certains cas, la vie au quotidien avec un autre chien actif mais équilibré peut aider l’animal dans ses apprentissages. Il cependant très important de s’assurer que le contact entre les 2 chiens soit bon avant d’envisager l’adoption…car un chien hyperactif peut rapidement « taper sur le nerfs » d’un chien plus calme ou aimant sa « bulle » ! On voit généralement de bons résultats chez un chiot hyperactif qui grandit avec un jeune adulte (idéalement 2 ans et plus) capable d’imposer des limites, mais qui sera aussi un bon compagnon de jeu au quotidien. Il faut cependant que les humains de la famille soient prêts à mettre temps et efforts, car seule la présence d’un autre chien ne règlera pas tout !